Soutenance Marie Marteau-Benzaoui

Soutenance Marie Marteau-Benzaoui

26 juin 2025

Campus Agro Paris-Saclay Amphi A-1

Le 10 juillet à 10h, à AgroParisTech (Campus Agro Paris-Saclay, Palaiseau) dans l'amphithéâtre A-1, Marie Marteau-Benzaoui soutiendra sa thèse intitulée :

Les légumineuses à graines dans l’agriculture européenne face au changement climatique : modélisation, perceptions des acteurs et conception de politiques publiques

Cette thèse a été dirigée par Marie-Hélène Jeuffroy & Nicolas Guilpart (UMR Agronomie) 

Composition du jury :

  • Jacques-Eric BERGEZ, Rapporteur & Examinateur - Directeur de recherche, INRAE (Toulouse)
  • Christian HUYGHE, Rapporteur & Examinateur - Directeur de recherche, INRAE (Poitiers)
  • Sophie HOOGE, Examinatrice - Professeure, Mines Paris – PSL
  • Thomas NESME, Examinateur - Directeur de recherche, INRAE (Bordeaux)
  • Laure HOSSARD, Examinatrice - Directrice de recherche, INRAE (Montpellier)
  • Nathalie DE NOBLET-DUCOUDRÉ, Examinatrice - Directrice de recherche, CEA (Université Paris-Saclay)

Informations pratiques :

Informations d'accès au Campus Agro Paris-Saclay : https://www.agroparistech.fr/venir-au-campus-agro-paris-saclay

Pour assister à la soutenance en visio Zoom, merci de vous inscrire en suivant ce lien : https://framaforms.org/soutenance-de-these-marie-marteau-bazouni-1749798383

Le lien d'accès vous sera transmis quelques jours avant la soutenance.

Résumé de la thèse :

Augmenter la production et la consommation de légumineuses à graines est souvent proposé comme un levier majeur pour la transition agroécologique en Europe, en raison des nombreux bénéfices agronomiques, environnementaux et nutritionnels associés à ces cultures. Ces espèces sont cependant sensibles à de nombreux stress biotiques et abiotiques qui font obstacle à leur développement. Cette thèse vise à étudier les impacts du changement climatique sur les légumineuses à graines en Europe et à explorer les moyens de créer des conditions favorables au développement de ces cultures face au changement climatique.
Dans un premier axe, nous avons synthétisé les connaissances existantes issues de la modélisation. Cette revue de la littérature a mis en évidence un effet contrasté du changement climatique sur les rendements du soja d’ici 2100, avec des gains au nord de l’Europe et des pertes dans certains bassins de production au sud. Plusieurs mesures d’adaptation simulées (e.g. irrigation, ajustement des dates de semis) pourraient accroître les rendements dans les conditions climatiques futures. Nous avons cependant mis en lumière d’importantes lacunes dans les connaissances disponibles, notamment une minorité de travaux (moins de 20%) concernant d’autres espèces que le soja, un manque de données sur certains facteurs liés au climat (e.g., CO2, bioagresseurs), sur l’évolution des performances autres que le rendement moyen (e.g., stabilité du rendement, services fournis) et sur la faisabilité économique et environnementale des mesures d’adaptation modélisées.
Dans un deuxième axe, nous avons étudié la manière dont différents acteurs des filières de légumineuses à graines en France perçoivent le changement climatique et imaginent les stratégies d’adaptation susceptibles de soutenir le développement de ces cultures. D’après les acteurs interrogés, le changement climatique constitue d’ores et déjà un frein au développement de ces espèces, et pourrait renforcer à l’avenir leur marginalisation par rapport aux céréales et oléagineux. Pour confirmer ces perceptions, nous avons, dans un troisième axe, modélisé l’impact passé et futur du changement climatique sur deux espèces clefs, le pois et la féverole, grâce à un algorithme de machine learning (Random Forest). Nous avons mis en évidence une contribution significative du changement climatique à la baisse des rendements de pois et féverole dans le passé récent (1981-2020) et dans le futur (2020-2100). Le changement climatique a également contribué à l’accroissement des écarts de rendement avec des cultures « concurrentes » telles que le blé et le colza. En l’absence de stratégie d’adaptation volontariste, ces écarts continueront à se creuser.
Pour faire face aux effets du changement climatique, nous avons constaté que les acteurs interrogés expérimentent ou mettent en œuvre des mesures d’adaptation incrémentales (principalement des ajustements des techniques culturales), mais identifient un besoin d’adaptation transformante telle qu’une évolution drastique du système économique, réglementaire et institutionnel. Dans un dernier axe, nous avons donc étudié le rôle des politiques publiques passées sur le développement des légumineuses à graines. Nous avons notamment mis en évidence un manque de cohérence entre les instruments existants qui nuit à la mise en place d’une dynamique sur le long-terme. Pour dépasser ces limites, nous avons mis en œuvre une démarche de conception innovante, qui a conduit à des propositions pour des politiques publiques résolument orientées vers un soutien au développement pérenne des légumineuses à graines dans le contexte du changement climatique.